284 – Les engagés levés par divers particuliers pour le Canada en 1683

À La Rochelle, en 1683, la levée d’engagés pour la Nouvelle-France (Québec) est l’affaire des recruteurs suivants :

  • Jean Garos, marchand de La Rochelle;
  • Jean Gitton, marchand de La Rochelle;
  • Arnaud Peré, marchand de La Rochelle, représentant le Séminaire de Montréal;
  • François Pothier, marchand de La Rochelle, représentant Thierry de Lettre Le Vallon, bourgeois et échevin de Québec.

Les deux premiers engagés de l’année n’ont pas été recensés par Gabriel Debien. Le 24 février, le menuisier parisien Gabriel Merry se présente dans l’étude du notaire Berthelot pour s’engager auprès du marchand rochelais Jean Gitton. Il est suivi par le cuisinier toulousain Guillaume Barrué qui, le 9 mars, s’engage à Jean Garos, aussi marchand. Le 15 mars, le laboureur saintongeais Jean Bertrand en fait de même, cette fois dans l’étude du notaire René Rivière. Il est recruté par le marchand François Pothier pour aller servir Thierry de Lettre Le Vallon.

ERREURS DE TRANSCRIPTION

Source : Gabriel Debien. « Liste des engagés pour le Canada au XVIIe siècle (1634-1715) » dans RHAF, vol. 6, no 3, décembre 1952, p. 400.

Deux nouveaux engagés

Lors de la transcription de l’article de Gabriel Debien dans la revue RHAF, quelques erreurs se sont glissées : employeur de l’engagé Bertrand et omission de son engagiste; patronyme de l’engagé Sureau et prénom de l’engagé Trouvé.

Il faut ajouter Guillaume Barrué et Gabriel Merry, engagés inconnus jusqu’à ce jour !

Les cinq autres engagés se présentent dans l’étude du notaire René Rivière pour convenir de leurs conditions d’engagement avec le marchand Arnaud Peré pour aller servir le Séminaire de Montréal : le bonnetier poitevin Antoine Poudret (19 avril), les laboureurs poitevins René-Antoine Delafaye, Hilaire Sureau et Antoine Tessereau (30 avril) et le laboureur tourangeau Amable Trouvé (6 mai).

Chaque engagé décline ses prénom et nom, son lieu de résidence, sa profession et son âge pour quelques-uns. Le notaire écrit le salaire annuel (entre 50 et 100 livres) et une avance est accordée (entre 10 et 50 livres) pour leur avoir des vêtements et autres commodités. Seul, l’engagé Barrué sera logé et nourri jusqu’à son embarquement. Les frais du passage, pour l’aller seulement, sont défrayés par l’engagiste.

Les engagés promettent d’aller servir, à Québec ou à Montréal, pour trois ans, tant de leur métier qu’autres choses qui leur seront commandées. Quatre engagés apposent leur signature sur leur contrat d’engagement.

Voici le contrat d’engagement entre Arnaud Peré (l’engagiste) et Hilaire Sureau et Antoine Tessereau (les engagés) en 1683.

Engagé Vousaille [sic] M. Peré.

(graphie contemporaine)

Par-devant le notaire royal à La Rochelle ont été présents en personnes Hilaire Sureau, laboureur, natif de Vouzailles proche Poitiers, âgé de trente ans ou environ; et Antoine Tessereau, aussi laboureur, natif de Dissay en Poitou, âgé de vingt-trois ans ou environ. Lesquels se sont volontairement engagés, par ces présentes, à Messieurs les séminaristes du Séminaire de Montréal en la Nouvelle-France, absents le sieur Arnaud Peré, marchand, demeurant en cette ville, acceptant pour eux afin de les aller servir ou autres, les représentants audit Montréal, en toutes choses raisonnables qui leur seront commandées pour labourer et autrement pendant trois années consécutives qui commenceront au moment que lesdits engagés mettront pied à terre audit pays, et seront en état de servir. Durant lesquelles, ils seront nourris, logés et couchés bien plus défrayés de leur passage en allant seulement et, pour y parvenir, s’obligent lesdits Sureau et Tessereau de s’embarquer dans le navire que ledit sieur Peré leur indiquera. Le présent engagement fait entre les parties moyennant et à raison de soixante-quinze livres à chacun desdits engagés pour chacune desdites trois années qui leur seront payées audit Montréal en argent du pays et ce, par demies année ainsi quelles écheront et à chacune d’icelle trente-sept livres dix sols. Reconnaissant lesdits engagés avoir reçu d’avance dudit sieur Peré, pour leur avoir des hardes et autres commodités; savoir ledit Sureau la somme de cinquante livres et ledit Tessereau celle de quarante livres; lesquelles leur seront déduites sur la première année de leurs gages. C’est l’intention des parties qui à l’entretien, à peine de tous dépens, dommages et intérêts. Obligent savoir ledit sieur Peré le revenu temporel desdits séminaristes et lesdits engagés tous leurs biens présents et futurs et font élection de leur domicile en cette ville, maison de moi notaire pour y recevoir tous actes. Et renonçant lesdits Sureau et Tessereau au bénéfice de la déclaration de Sa Majesté faite en faveur des engagés. Jugés et condamnés. Fait à La Rochelle, étude de moi notaire avant-midi, le trente avril mille six cent quatre-vingt-trois. Présents Vincent Mousnier et François Albert, clerc, y demeurant. Ont lesdits engagés déclaré ne savoir signer de ce Requis. Signatures.

Contrat d’engagement d’Hilaire Sureau et Antoine Tessereau pour Montréal. 30 avril 1683.
(Source : AD17 en ligne. Notaires René Rivière, Pierre Soullard et François Soullard. R 3E1808, fol. 66r)

Qui sont ces engagés de 1683 ?

Guillaume Barrué Antoine Poudret
Jean Bertrand Hilaire Sureau
René-Antoine Delafaye Antoine Tessereau
Gabriel Merry Amable Trouvé
Tableau des engagés levés par divers particuliers pour le Canada en 1683.
(Source : Collection Guy Perron)
Origine des engagés levés par divers particuliers pour le Canada en 1683.
(Source : Collection Guy Perron)

Un engagé est originaire de l’Île-de-France, un du Languedoc, quatre du Poitou, un de Saintonge et un de Touraine.

Si Gabriel Merry s’embarque à bord du navire L’Aigle Noir, commandé par le capitaine Jacques Pruneau, les sept autres engagés quittent La Rochelle à destination de Québec dans des circonstances inconnues.

Que sont-ils devenus ?

Six engagés (75 %) restent en Nouvelle-France avec ou sans descendance : Barrué, Bertrand, Delafaye, Poudret, Sureau et Tessereau.

Deux engagés (25 %) n’ont laissé aucune trace : Merry et Trouvé.

BARRUÉ, Guillaume

(c1660-1724)

Originaire de Plaisance-du-Touch, près de Toulouse (Languedoc), Guillaume Barrué (23 ans) s’engage à Jean Garos, le 9 mars 1683, pour aller travailler à Québec à son service durant trois ans, à titre de cuisinier, à raison de 50 livres par année (aucune avance). Il signe. Il quitte La Rochelle dans des circonstances inconnues. Il est témoin et signe l’acte de cinq mariages, entre 1691 et 1701, célébrés dans l’église Notre-Dame à Québec. Frère donné du Séminaire, il décède le 10 août 1724 à l’âge d’environ 60 ans. Il est enterré le lendemain dans le cimetière de Québec.

Extrait. Engagement de Guillaume Barrué. 9 mars 1683.
(Source : AD17. Notaire Berthelot. 3E2182)

Note : Les registres paroissiaux de Plaisance-du-Touch ne commencent qu’en 1684. (AD31 en ligne)

BERTRAND, Jean

(c1658-1709)

Fils de Jean Bertrand et de Renée Boucher, Jean Bertrand est originaire de Matha, près de Saint-Jean-d’Angély (Saintonge). Il s’engage à François Pothier, le 15 mars 1683, pour aller travailler à Québec au service de Thierry de Lettre Le Vallon durant trois ans, à titre de laboureur, à raison de 75 livres par année (avance de 33 livres). Ne signe pas. Il quitte La Rochelle dans des circonstances inconnues. Il demeure chez Claude Bailly dans la basse-ville de Québec lorsqu’il épouse, le 10 septembre 1685 à Charlesbourg, Marguerite Tessier, fille de Marc Tessier et de Jacqueline Ledoux. De leur union naissent deux enfants. L’année suivante, il acquiert de Guillaume Chaillé une habitation située dans la plaine Saint-Romain, seigneurie de Saint-Gabriel. Cette habitation est vendue le même jour à Claude Dubreuil, de Québec, qui lui en laisse la jouissance pour trois ans. En 1687, il s’engage à Jacques Bédard, charpentier de Charlesbourg, pour aller en guerre contre les Iroquois à la place de son fils Étienne Bédard. En 1694, en compagnie de Jacques Girardin, il loue pour trois ans une terre située à la côte Saint-Michel de Jacques Pinguet de Vaucour, bourgeois de Québec. Il contracte un second mariage, le 25 juillet 1696 devant le notaire Louis Chambalon, avec Jeanne Vallée, fille de Jean Lavallée et de Marguerite Dusson, de Sorel. De leur union naît un enfant. Il décède à l’Hôtel-Dieu de Québec le 16 mars 1709.

Extrait. Engagement de Jean Bertrand. 15 mars 1683.
(Source : AD17 en ligne. Notaire René Rivière. R 3E1808, fol. 41r, 41v)

Note : Des recherches dans les registres paroissiaux de Matha, entre 1647 et 1663, ont été vaines. (AD17 en ligne)

Voir aussi : Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), La Maison des Ancêtres, tome I (Lettres A à C), 1998, p. 176.

DELAFAYE, René-Antoine

(1664-     )

Fils de Jacques Delafaye, lieutenant de prévôt de la maréchaussée du Haut et Bas-Poitou, et de Judith Guillon, René-Antoine Delafaye est baptisé le 31 décembre 1664 dans la paroisse de Saint-Jean-de-Montierneuf de Poitiers (Poitou). Âgé de 18 ans, il s’engage à Arnaud Peré, le 30 avril 1683, pour aller travailler à Montréal au service des Sulpiciens durant trois ans, à titre de laboureur, à raison de 50 livres par année (avance de 36 livres). Il signe. Il quitte La Rochelle dans des circonstances inconnues. Après son engagement, il s’intéresse à la traite des fourrures. Au mois d’août 1688, il planifie son voyage de traite aux Outaouais pour revenir à Québec à l’automne 1689 au plus tard. Ainsi, il engage Jacques Arrivée et Jean Prévost à titre de voyageurs, et achète des marchandises de traite avec Gilbert Roux dit Laseigne auprès de Charles Millot fils, marchand de Québec (1828 livres 5 sols 9 deniers) et Denis Riverin, marchand et bourgeois de Québec (1014 livres 9 sols 5 deniers). Puis, son frère Pierre Delafaye se joint à eux pour une obligation de 647 livres 15 sols 10 deniers envers Riverin. Avant de partir pour la traite, il épouse, le 13 septembre 1688 à Lachine, François Courraud, fille de Cibard Courraud dit Lacoste et de Françoise Goupil. De leur union naît un enfant. À son retour de voyage, il transporte à Jean Hautmats et Pierre Sauton, pour le prix de 350 livres, sa permission de voyage pour les Outaouais donnée à lui et Gilbert Roux par l’Intendant en date du 6 août 1688. En octobre 1689, il loue une paire de bœufs jusqu’au printemps suivant à Joseph Leduc. Il contracte un second mariage, le 19 janvier 1690 devant le notaire Antoine Adhémar, avec Marie-Madeleine Ozon, fille de Jean Ozon et d’Isabelle Martin. Il est huissier au bailliage de Montréal. De leur union naît un enfant. La date de son décès est inconnue probablement survenue lors d’un voyage de traite. Il n’y est plus en juillet 1696 lorsque sa veuve contracte mariage avec Antoine Fournier.

Extrait. Engagement de René-Antoine Delafaye. 30 avril 1683.
(Source : AD17 en ligne. Notaire René Rivière. R 3E1808, fol. 65v-66r)

Acte de baptême de René-Antoine Delafaye. 31 décembre 1664.
(Source : AD86 en ligne. 5MI1072. Poitiers (Saint-Jean-l’Évangéliste de Montierneuf).
Baptêmes. 1664-1668. Collection communale 3411. Vue 6/43)

Voir aussi : Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), La Maison des Ancêtres, tome 3 (Lettres J à M), 2000, p. 92.

Voir aussi : Fichier Origine.

MERRY, Gabriel

(     –     )

Originaire de Paris (Île-de-France), Gabriel Merry s’engage à Jean Gitton, le 24 février 1683, pour aller travailler à Québec à son service durant trois ans, à titre de menuisier, à raison de 100 livres par année (avance de 40 livres). Il signe. Il quitte La Rochelle à bord du navire L’Aigle Noir, commandé par le capitaine Jacques Pruneau. On ne sait pas s’il est venu.

Extrait. Engagement de Gabriel Merry. 24 février 1683.
(Source : AD17. Notaire Berthelot. 3E2182)

POUDRET, Antoine

(c1659-1737)

Fils d’Antoine Poudret et de Jeanne Bouin, Antoine Poudret est originaire de la paroisse Sainte-Radegonde de Poitiers (Poitiers). Âgé de 24 ans, il s’engage à Arnaud Peré, le 19 avril 1683, pour aller travailler à Montréal au service des Sulpiciens durant trois ans, à titre de bonnetier, à raison de 66 livres par année (avance de 36 livres). Ne signe pas. Il quitte La Rochelle dans des circonstances inconnues. Après son engagement, en juin 1686, ce maître boulanger loue de Pierre Perthuis, pour dix mois, deux maisons situées sur la rue Notre-Dame à Montréal. Il épouse, le 19 août suivant à Boucherville, Catherine Gendron, fille de Guillaume Gendron et d’Anne Loiseau, de Longueuil. De leur union naissent six enfants. En septembre, il promet de loger le menuisier Jean Lebourghis pour le temps qu’il lui reste de location de la maison de Perthuis. Le 15 décembre, Perthuis lui vend 1000 minots de farine afin de la convertir en biscuits. Ces biscuits seront fournis à Mathieu Gaillard, commissaire ordinaire de la marine et subdélégué de l’Intendant. En mai 1687, il reconnaît devoir la somme de 201 livres 5 sols à Perthuis tant pour reste de vente de farine que pour onze mois de location de sa maison. Le 7 octobre suivant, Jacques Lemoyne lui loue une maison située au lieu de la commune. Le 5 décembre suivant, il engage Philippe Poirier (9 ans), fils de Jean, pour une durée de quatre années. En octobre 1689, Jean-Vincent Philippe de Haultmesnil lui loue un emplacement de terre situé sur la rue Saint-Gabriel. En janvier 1695, Maximilien Chefdeville lui loue une maison, située entre les rues Outaouais et Chagouamigan, sur la rue Saint-Paul, consistant en une chambre « où sont les cabanes à coucher qui servent actuellement à coucher les gens de guerre », le fournil et le four et toutes autres choses servant « au ministère de sa boulangerie ». En juin suivant, Jean-Baptiste Ménard lui loue pour deux ans une maison située sur la rue Saint-Paul. Le 13 septembre 1698, Jean Millot lui loue une maison dont il cède aussitôt son droit de bail à Françoise de Vanchy. En juin 1704, il loue pour une année à Jean-Baptiste Beau sa maison de la rue Saint-Gabriel qu’il renouvelle l’année suivante pour trois autres années. Cette maison est ensuite louée pour une année à Jeanne Goguet, épouse de Pierre Jousset. Au fil des années, il contracte divers marchés : avec Étienne Truteau, maître charpentier, pour un logis qu’il lui a construit (330 livres), avec Hilaire Bourgine pour l’achat d’un bluteau (72 livres), avec Urbain Brossard pour fourniture de pierres (73 livres), etc. Sur le point de passer en France, en septembre 1698, il donne procuration à Catherine Gendron, son épouse, pour voir à l’administration de leurs biens. En octobre 1703, son épouse reconnaît devoir la somme de 300 livres au Séminaire de Montréal « pour vivres, hardes, argent à elle fournis pour sa subsistance et celle de ses enfants depuis cinq ans que ledit Poudret son mari est absent du pays ». Rentré à Montréal, en janvier 1704, Poudret déclare qu’il y a dix-huit mois, alors qu’il était à Poitiers, il a assisté aux funérailles de Louise Forestier, épouse de Jean Prieur, et de son enterrement dans le cimetière de la paroisse Saint-Germain. Femme séparée de biens avec son mari, Catherine Gendron dicte son testament dans la salle des femmes de l’Hôtel-Dieu de Ville-Marie en 1732. Entre autres, elle lègue à son fils Antoine la somme de 200 livres pour le soin qu’il prendra à l’avenir pour une petite mulâtre qu’il élève chez lui. Antoine Poudret décède à Montréal, le 27 juin 1737 à l’âge d’environ 90 ans, et est inhumé le lendemain.

Extrait. Engagement d’Antoine Poudret. 19 avril 1683.
(Source : AD17 en ligne. Notaire René Rivière. R 3E1808, fol. 58v)

Voir aussi : Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), La Maison des Ancêtres, tome 4 (Lettres N à Z), 2001, p. 173-174.

Voir aussi : Fichier Origine.

SUREAU dit Blondin, Hilaire

(1657-1708)

Fils de Jacques Sureau et d’Honorée Pouzet, Hilaire Sureau est baptisé le 2 février 1657 dans la paroisse Saint-Hilaire de Vouzailles (Poitou). Âgé de 30 ans, il s’engage à Arnaud Peré, le 30 avril 1683, pour aller travailler à Montréal au service des Sulpiciens durant trois ans, à titre de laboureur, à raison de 75 livres par année (avance de 50 livres). Ne signe pas. Il quitte La Rochelle dans des circonstances inconnues. Il épouse, le 18 juin 1691 à Québec, Louise Paradis, fille de Pierre Paradis et de Barbe Guyon et veuve de Thomas Mezeray. De leur union naissent huit enfants. Qualifié de travaillant, le 25 juin 1688, il s’engage envers François Hazeur et ses associés pour deux ans, pour aller travailler à La Malbaie sous le commandement du sieur Sibille. En octobre 1693, Pierre Jean et Françoise Favreau, son épouse, lui louent un demi-arpent à la Canardière et trois arpents qui en sont la continuation. Il est qualifié de charretier. En décembre suivant, Jean Giron lui loue pour un an une chambre dans la haute-ville de Québec. En octobre 1696, son beau-frère Jean Paradis, pilote du navire La Perle Mouillée, lui donne une procuration et lui fait don de sa part d’un cinquième de la terre qui lui revient de son père à la Canardière. Il lui demande d’annuler la vente de cette terre que sa mère a fait au sieur de La Durantaye. En février 1700, il achète un cheval, âgé de quatre ans, de Charles Aubert de La Chesnaye pour la somme de 150 livres. En août 1701, il passe un marché avec Charles Bécart de Fontville, conseiller du roi. Chaque samedi et autres jours, au besoin, il promet de nettoyer toutes les rues de la basse-ville, moyennant quatre livres par jour de travail. En juin 1703, il reconnaît devoir la somme de 120 livres envers Charles Garnier pour l’achat d’un cheval âgé de huit ans. Au mois de novembre suivant, en compagnie de Pierre Voisin, il s’entend avec Pierre Boucher, seigneur de Boucherville, pour battre toutes les gerbes de blé qui sont dans la grange de la grande ferme de Boucher, moyennant un huitième des minots. En novembre 1704, les Sulpiciens lui louent pour trois ans la terre et les animaux du domaine Saint-Gabriel moyennant la moitié des grains et des « escrois ». Le domaine comprend une maison, grange, laiterie, étable, bergerie et autres bâtiments, ainsi qu’un troupeau de 150 brebis et dix béliers, un cheval, une cavale, quatre bœufs et six vaches, quatre cochons, trente-huit poules et un coq. Hilaire Sureau dit Blondin décède à l’Hôtel-Dieu de Montréal à l’âge d’environ 60 ans, et est inhumé le 6 mai 1708.

Extrait. Engagement d’Hilaire Sureau. 30 avril 1683.
(Source : AD17 en ligne. Notaire René Rivière. R 3E1808, fol. 66r)

Acte de baptême d’Hilaire Sureau. 2 février 1657.
(Source : AD86 en ligne. 5MI1033. Vouzailles. Baptêmes. 1656-1674.
Collection communale 4998. Vue4/49)
Voir aussi : Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), La Maison des Ancêtres, tome 4 (Lettres N à Z), 2001, p. 363.
Voir aussi : Fichier Origine.

TESSEREAU, Antoine

(1659-1732)

Fils d’Antoine Tessereau et de Jeanne Galipeau, Antoine Tessereau est baptisé le 17 avril 1659 à Dissay (Poitou). Âgé de 23 ans, il s’engage à Arnaud Peré, le 30 avril 1683, pour aller travailler à Montréal au service des Sulpiciens durant trois ans, à titre de laboureur, à raison de 75 livres par année (avance de 40 livres). Ne signe pas. En septembre 1697, Pierre Gadois lui vend une concession de terre située à la rivière Saint-Pierre à Montréal. Le mois suivant, le Séminaire de Montréal lui concède une terre joignant la concession qu’il vient d’acquérir de Gadois. Il épouse, le 2 mars 1699 à Montréal, Madeleine Guilory, fille de Simon Guilory et de Louise Bouchard. Aucun enfant. Il se remarie, le 19 mai 1704 à Montréal, avec Marie-Anne Beauvais, fille de Raphaël Beauvais et d’Élizabeth Turpin. De leur union naissent trois enfants. Pour s’acquitter d’une obligation de 116 livres envers Jean Massiot, son beau-frère, en août 1704, Tessereau lui cède les droits successifs de sa défunte épouse, qui lui étaient avenus par le décès de Simon Guilory et Louise Bouchard. En avril 1717, le Séminaire de Montréal lui concède une terre située au bout de la sienne à la côte Saint-Pierre. Comme Tessereau et son épouse sont sur un âge avancé, hors d’état de cultiver cette terre et ne pouvant la faire valoir, ils la rétrocèdent au Séminaire en mars 1730. Il décède le 30 décembre 1732 à l’âge de 73 ans et est inhumé le lendemain dans le cimetière près de l’église Notre-Dame à Montréal.

Extrait. Engagement d’Antoine Tessereau. 30 avril 1683.
(Source : AD17 en ligne. Notaire René Rivière. R 3E1808, fol. 66r)

Acte de baptême d’Antoine Tessereau. 17 avril 1659.
(Source : AD86 en ligne. 5MI1090. Dissay. Baptêmes. 1634-1668.
Collection communale 1448. Vue 105/140)
Voir aussi : Fichier Origine.

TROUVÉ, Amable

(1662-     )

Fils de Joseph Trouvé et de Claude Delalande, Amable Trouvé est baptisé le 1er octobre 1662 à La Guerche (Touraine). Âgé de 18 ans, il s’engage à Arnaud Peré, le 6 mai 1683, pour aller travailler à Montréal au service des Sulpiciens durant trois ans, à titre de laboureur, à raison de 50 livres par année (avance de 10 livres). Il signe. Il quitte La Rochelle dans des circonstances inconnues. On ne sait pas s’il est venu.

Extrait. Engagement d’Amable Trouvé. 6 mai 1683.
(Source : AD17 en ligne. Notaire René Rivière. R 3E1808, fol. 67v)

Acte de baptême d’Amable Trouvé. 1er octobre 1662.
(Source : AD37 en ligne. 6NUM7/114/002. La Guerche. BMS. 1639-1691. Vue 130/262)
Plaque commémorative apposée à l’initiative de M. Jean-Marie Germe et de la municipalité de Dissay en 1995, en hommage à cinq pionniers de la commune partis pour la Nouvelle-France au XVIIe siècle.
(Source : https://obsessedwithmypast.wordpress.co/)

Pour citer cet article

Guy Perron@2021, « Les engagés levés par divers particuliers pour le Canada en 1683 », Le blogue de Guy Perron, publié le 17 février 2021.

10 réflexions sur “284 – Les engagés levés par divers particuliers pour le Canada en 1683

  1. Karen Fontaine

    Thank You for this and other information that you research and share with the world. Without this information their descendants would not know their complete family history that consisted of trials and tribulations unknown to them. For without over coming those trials we in the present would not be here in the present. Thank you for sharing this and for all that you do.

  2. Bonjour Guy,

    Belle recherche, comme toujours. Barrué m’a intéressé parce que j’ai découvert qu’un autre pionnier, Pierre Cabazié, venait de Plaisance du Touch, et que j’avais parcouru les registres de Plaisance et de Léguevin.
    Sur Guillaume Barrué, le dictionnaire de Tanguay le dit frère donné au séminaire de Québec et indique qu’il aurait été inhumé dans la chapelle du séminaire le 11 août 1724.

    Gilles

    1. Bonjour Gilles,
      Merci beaucoup pour l’info. Effectivement, après vérification dans les registres de sépultures de Notre-Dame à Québec, il y est bien inhumé le 11 août 1724.
      J’ai fait une mise à jour. Votre contribution est très appréciée.

  3. Pierre Brousseau

    Bonjour Monsieur Perron.J’apprécie toujours les informations de votre  »blog ». J’aimerais savoir si ,dans le cadre de vos recherches, vous avez des informations concernant les engagés pour l’ année 1680? Il n’y a aucune précision dans la liste de Debien.Merci à l’avance.Pierre Brousseau.

    1. Bonjour,
      Comme Debien, je n’ai pas relevé de contrats d’engagement dans les liasses et registres des notaires rochelais pour l’année 1680.

      Cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas chez d’autres notaires hors La Rochelle. Exemples : Île de Ré, Sables d’Olonne, Rouen, etc.

  4. France Talbot

    Merci encore une fois Monsieur Perron. Grâce à vos recherches sur Antoine Poudret voilà que je trouve une autre trace de Jeanne Goguette la mère de mon aïeule , Charlotte Sommereux.

  5. Patrice Blondin Cornaby

    Our family is a distant relative of Hilaire Sureau. Sorry I do not speak french but we have found your blog very helpful. We have Hilaire’s marriage contract with Louis Paradis in 1723 and we would very much like to have it translated. Is there anyone who could translate or read the french script for us? Thank you very much.

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