388 – L’expédition de la flûte Le Saint-Jacob pour Québec en 1692

La flotte de 1692 à destination de Québec est composée d’au moins quinze navires connus : douze de La Rochelle (La Providence, La Sainte-Anne, La Ville de Bordeaux, L’Aimable, Le Neptune, Le Pontchartrain, Le Roi David, Le Saint-Jacob, Le Saint-Joseph, L’Élizabeth, Les Armes de la Compagnie et L’Honoré), deux de Rochefort (Le Poly et L’Envieux) et un d’un lieu de départ inconnu (Le Tranquille). expédition_blogue

La flûte Le Saint-Jacob (200 tx), de Copenhague (Danemark), est la propriété du capitaine Christophe Eckhof, d’Altena (Allemagne).

Les préparatifs

Dans l’après-midi du mardi 11 mars 1692[1], un contrat de charte-partie[2] intervient entre Christophe Eckhof, capitaine de la flûte Le Saint-Jacob (200 tx), et Jean Gitton, marchand de La Rochelle, pour la location et l’affrètement du navire pour une expédition à Québec et de là aux Îles françaises de l’Amérique.

Signature de Christophe Eckhof, capitaine (1692).

Par l’intermédiaire de Daniel Robert, agissant comme interprète, le capitaine allemand déclare que son navire est étanche, muni, garni, équipé et en état de naviguer. Il recevra à son bord, tant à Bordeaux qu’à La Rochelle, toutes les marchandises que Gitton voudra y charger durant tout le mois. Aussitôt chargées, les marchandises seront consignées dans les connaissements[3] signés par le capitaine.

L’affrètement du navire Le Saint-Jacob est fait pour la somme de 70lt par tonneaux que Gitton payera comptant avant son départ. Il est précisé qu’après le déchargement des marchandises à Québec et la livraison faite aux particuliers mentionnés dans les connaissements, Gitton pourra aller aux îles françaises de l’Amérique (Antilles) pour en charger d’autres et faire son retour à La Rochelle. Ainsi, le capitaine recevra 70lt par tonneau et 3lt par tonneau pour son chapeau (gratification).

Contrat de charte-partie pour l’expédition de la flûte Le Saint-Jacob à Québec. 11 mars 1692.
(Source : AD17 en ligne. Notaire Pierre Soullard. 3E1810, fol. 26)

Le même jour[4], à la demande du capitaine Eckhof, le juge de l’Amirauté de La Rochelle fait venir les marchands rochelais Bertrand Dufau et Louis Fornel pour attester que son navire est bel et bien dans le bassin de La Rochelle où « ils le voient depuis quelques mois en ça ».

Le 10 avril, le receveur du bureau général des fermes unies à La Rochelle certifie avoir délivré gratis au capitaine de la flûte Le Saint-Jacob une permission (passeport) du roi, donné à Versailles le 24 mars[5], pour aller « en Canada et ensuite en nos îles de l’Amérique même en celles de Cayenne, La Tortue et côte de Saint-Domingue ».

L’équipage est composé de danois seulement. Le navire est chargé de bœuf salé, de beurre, de poisson salé et autres provisions de bouche, munitions de guerre et autres marchandises pour vendre, échanger et négocier avec les habitants desdits lieux. Le capitaine pourra recharger le navire de marchandises et denrées qu’il trouvera pour son compte ou à fret. Il lui est défendu de charger des peaux de castors sous peine de confiscation à moins d’obtenir l’autorisation de l’agent général de la Compagnie de la ferme de Canada à Québec.  

Certaines marchandises sont destinées aux îles : 50 livres de poudre de guerre et six fusils boucaniers de bonne qualité, fabriqués par des maîtres arquebusiers, pour être vendus 30lt pièce aux habitants. Au retour du navire en France, le capitaine devra payer au fermier de l’Amérique 3% de la valeur de toutes les marchandises qu’il rapportera et 40 sols pour chaque 100 pesant de sucres ou masconades.    

Permission accordée au capitaine Christophe Eckhof
pour le voyage de la flûte danoise Le Saint-Jacob (200 tx)
pour aller au Canada et aux Îles de l’Amérique. 24 mars 1692.
(graphie contemporaine)
De par le roi.
À notre très cher et bien aimé fils Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, amiral de France aux vice-amiraux, lieutenants-généraux de nos armées navales, chefs d’escadre, capitaines de nos vaisseaux et de ceux de nos sujets armés en cours, capitaines, garde-notes, gouverneurs de nos villes et places maritimes, maires et consuls et échevins d’icelles, lieutenants de l’amirauté et à tous autres nos officiers et sujets qu’il appartiendra. Salut. Ayant permis à Christophe Eckhof, capitaine du navire danois nommé Le Saint-Jacob, de Copenhague, du port de deux cents tonneaux ou environ, étant à présent dans le port de La Rochelle d’aller en Canada et ensuite en nos Îles de l’Amérique même en celles de Cayenne, La Tortue et côte de Saint-Domingue avec son dit navire et équipage composé de danois seulement et sans aucun matelots français, chargé de bœuf salé, beurre et poisson salé et autres provisions de bouche, munitions de guerre et marchandises, les vendre, échanger et négocier avec les habitants d’icelles, recharger son dit vaisseau de marchandises, denrées qu’il trouvera pour son compte ou à fret à la réserve toutefois des castors dont il est fait défense audit capitaine de se charger directement ni Indirectement, à peine de confiscation à moins qui ne lui ait été remis par l’agent général de la Compagnie de la ferme de Canada à Québec. À la charge par ledit capitaine de porter aux dites îles lesdites vivres et provisions de bouche, cinquante livres de poudre de guerre et six fusils boucaniers de bonne qualité faits par des maîtres arquebusiers pour y être vendus et débités sur le pied de trente livres chacun aux habitants d’icelles à peine de nullité du présent passeport et de payer au retour dudit vaisseau en France, en mains du fermier de l’Amérique et commis ou préposés, trois pour cent de la valeur de toutes les marchandises qu’il rapportera, quitte de fret, et quarante sols pour chacun cent pesant de sucres ou masconades. Pourquoi, il donnera bonne et suffisante caution aux directeurs du Domaine d’Occident ou aux officiers de l’amirauté comme aussi de faire son retour dans le port de La Rochelle ou autres de notre royaume, à l’exception toutefois de ceux de Bretagne, Dunkerque et Marseille, dans huit mois du jour et date du présent passeport. Desquelles cautions, ledit Eckhof ne pourra être défrayé qu’en rapportant certificat des officiers de l’amirauté des lieux où il aura chargé ou déchargé ses marchandises à condition que le présent passeport demeurera nul ledit temps passé. Nous voulons et vous mandons que vous ayez à laisser survenir et librement passer et repasser par tous les lieux et endroits maritimes de son pouvoir et juridiction ledit vaisseau Le Saint-Jacob, de Copenhague, ensemble les matelots et marchandises de son chargement sans souffrir, qu’il lui soit fait ou donner aucun empêchement aux faveur et avis tant en cas de besoin. Car tel est notre plaisir. Prions et requerrons tous pouvoirs privés, potentats et autres états nos amis alliés et confédérés, les généraux de leurs armées navales, capitaines de leurs vaisseaux et autres les officiers de terre et de mer qu’il appartiendra. De laisser pareillement passer et repasser ledit vaisseau sans l’arrêter ni donner aucun empêchement, offrant de faire le semblable en pareil cas lorsque nous en serons requis. Donné à Versailles, le 24e jour de mars 1692, signé Louis et plus bas par le roi, signé Phélypeaux et scellé, délivré gratis par moi soussigné, receveur au bureau général des fermes unies à La Rochelle après avoir fait les soumissions nécessaires. À La Rochelle, le 10e avril 1692. Signe Hamard.
Enregistré. A été le présent passeport de Sa Majesté en présence du procureur du roi pour y avoir recours si besoin est. Fait à Bordeaux au parquet royal de l’amirauté de Guyenne par-devant maître Jean de Laiterie, ancien avocat en la cour, juge commis par Sa Majesté et monseigneur l’amiral, le 26e avril 1692. Signatures.
Permission accordée à Christophe Eckhof, capitaine de la flûte danoise Le Saint-Jacob (200 tx) pour aller au Canada et aux Îles de l’Amérique. 24 mars 1692.
(Source : AD33 en ligne. Passeports pour les Îles de l’Amérique (1670-1715). 6B75. 1691-1693. Vues 90-91v)

Le 26 avril, le capitaine Eckhof est à Bordeaux pour y charger des marchandises et il en profite pour faire enregistrer sa permission du roi qui est déposée dans les archives de l’Amirauté de Guyenne. Le même jour, il obtient son passeport pour quitter Bordeaux.

Passeport de la flûte Le Saint-Jacob au départ du port de Bordeaux.
(Source : AD33 en ligne. Départs des navires (1649-1718). 6B296. 1692-1695. Vue 26. 26 avril 1692)
Christophe Eckhof, maître du Saint-Jacob, de Copenhague, du port de 282 tonneaux, chargé de vin et marchandises pour Canada et Québec avec dix hommes et un garçon de quinze ans, sans armes ni passagers. 

Alors que la flûte Le Saint-Jacob est dans la rade de Saint-Martin-de-Ré pour prendre le restant de sa charge, l’Amirauté de La Rochelle émet une ordonnance, le 28 mai[6], pour empêcher le navire danois de faire voile pour le Canada. Comme le fréteur Gitton n’a pas produit les soumissions portées par la permission du roi, les huissiers Poulin et Levasseur s’y rendront pour dresser leur procès-verbal et « dégarnir » le navire. Ces soumissions sont requises pour pouvoir aller en mer.

Venant d’apprendre la venue des huissiers, Gitton est surpris de cette ordonnance parce que le navire est sorti de la rivière de Bordeaux où il a chargé une partie de ses marchandises et où il croyait que ses correspondants avaient produit toutes les soumissions que le capitaine est obligé de faire. Pour éviter les frais de voyage des huissiers, Gitton se dit prêt à faire toutes les soumissions nécessaires et promet de ne pas quitter le pays sans avoir rapporter les certificats requis.

Extrait. Ordonnance à l’effet de dégarnir la flûte Le Saint-Jacob. 28 mai 1692.
(Source : AD17. Fonds Amirauté de La Rochelle. Documents du greffe. B5688, fol. 145)

Le 2 juin suivant[7], le fréteur Gitton vend au marchand rochelais Théodore Pagès tout le charbon de terre qu’il pourra prendre au Cap au Charbon et de le livrer à la Martinique au bord de l’eau :

  • ⅓ à la raffinerie du Mouillage pour Mathieu Clermont, directeur;
  • ⅓ au fort Saint-Pierre pour Madame d’Angennes de Maintenon;
  • ⅓ à l’un desdits lieux pour Jean Roy, conseiller au Conseil souverain de la Martinique.

Tout ce charbon sera payé comptant au commis de Gitton à la Martinique en sucre raffiné et « recevable sur le pied de 25lt le cent non enfutaillé ». Il est précisé que cette vente sera annulée si le navire ne peut se rendre au Cap au Charbon à cause du mauvais temps ou autres raisons.

Le lendemain[8], agissant pour le comte de Gacé[9], gouverneur de l’Aunis, le commissaire ordinaire de la marine Massiot promet de faire charger à la Martinique jusqu’à 300 barriques de sucres dans la flûte Le Saint-Jacob.

En conséquence de l’acte de soumission du 28 mai et à la demande du commissaire Massiot, le 16 juin, Gitton promet de charger le nombre de 50 tonneaux gratis pour le roi.

De l’équipage, composé de onze hommes, nous connaissons :

  • Christophe Eckhof, capitaine, d’Altena (Allemagne)
  • Jacques Vivien, pilote
  • un garçon de quinze ans

Sur les quinze navires de 1692 à destination de Québec, douze partent de La Rochelle et deux de Rochefort. Ils sont :

  • La Providence (130 tx), de La Rochelle (capitaine Jean Tesseron), frétée par Nicolas Grozé;
  • La Sainte-Anne (150 tx), de La Rochelle (capitaine Jean Lagrange);
  • La Ville de Bordeaux (120-180 tx), de La Rochelle (capitaine Jean Delalande), frétée par Nicolas Grozé;
  • L’Aimable (80 tx), de La Rochelle (capitaine Jean Germen), frété par Jacques Bernon de Bernonville;
  • Le Neptune (140-150 tx), de La Rochelle (capitaine Pierre Chevalier), frété par Abraham Mouchard, François Pachot et Paul Depont le jeune;
  • Le Poly, de Rochefort (capitaine Pierre Lemoyne d’Iberville), frété par le Roi;
  • Le Pontchartrain (150-200 tx), de La Rochelle (capitaine Jean Javeleau), frété par Samuel Bernon;
  • Le Roi David (80 tx), de La Rochelle (capitaine Toussaint Métifeu), frété par Jean Blaise Busquet;
  • Le Saint-Jacob (200 tx), de La Rochelle (capitaine Christophe Eckhof), frété par Jean Gitton;
  • Le Saint-Joseph (250 tx), de La Rochelle (capitaine Jean Couillaudeau), frété par Louis Leber de Saint-Paul;
  • Le Tranquille (capitaine Charles Chaviteau), frété par le Roi;
  • L’Élizabeth (100 tx), de La Rochelle (capitaine François Audière);
  • L’Envieux, de Rochefort (capitaine Simon-Pierre Denys de Bonaventure), frété par le Roi;
  • Les Armes de la Compagnie (100 tx), de La Rochelle (capitaine Charles François), frété par Jean Gitton pour la Compagnie du Canada;
  • L’Honoré (180 tx), de La Rochelle (capitaine Jacques Rasteau), frété par Jean Grignon.
Caractéristiques des navires composant la flotte de 1692 à destination de Québec.
(Source : Collection Guy Perron)

Le départ

La flûte Le Saint-Jacob (200 tx) quitte la rade de Chef-de-Baie, près de La Rochelle, le dimanche 22 juin pour aller à Québec. Il fait voile en compagnie des navires La Providence et La Ville de Bordeaux.

Extrait. Carte de l’Océan Atlantique / Lattri. 17..
Légende : La Rochelle (A), Île Saint-Michel (B), Les Açores (C) et Québec (D).
(Source : BNF, département Cartes et plans, GE SH 18 PF 117 P 11 D.)

Le navire La Ville de Bordeaux ayant coulé aux Îles des Açores, son capitaine et des passagers s’embarquent dans le navire La Providence et l’autre partie de l’équipage et des passagers montent dans la flûte Le Saint-Jacob. Par la suite, les navires se séparent à 200 lieues au-delà du banc de Terre-Neuve.

Dans une lettre adressée au ministre, le 5 octobre[10], l’intendant Bochart de Champigny expose l’état des trois navires qui sont partis après la première flotte :

Il n’est arrivé que le premier [La Providence], le second [La Ville de Bordeaux] a péri à la mer et le troisième [Le Saint-Jacob] tarde assez pour nous donner de la prétention qu’il n’arrive pas

Prise de la flûte

Malheureusement, la flûte Le Saint-Jacob avait été prise vers la mi-septembre au nord d’Anticosti à 150 lieues de Québec, vers l’entrée du golfe Saint-Laurent, par trois frégates de Boston.

Extrait. L’Île de Terre-Neuve et le golfe de Saint-Laurent selon les meilleurs mémoires. 17..
Légende : Le Grand Banc de Terre-Neuve (A) et l’Île d’Anticosti.
(Source : BNF, département Arsenal, EST-1505 (5).)

L’événement est relaté, le 8 octobre[11], dans une nouvelle lettre de l’intendant au ministre :

Nous avons appris que la flûte Le Saint-Jacob avait été prise à l’entrée de ce golfe par un [navire] anglais de Boston. Le capitaine qui la commandait, nommé Vivien, a été envoyé ici avec quelques matelots français et un de nos marchands de Québec [Jean Gitton?] qui était dedans. On estime cette perte environ 200 000lt. Le roi y avait 200 barils de farine et deux boucaux d’habits [et souliers pour les troupes].

Dans une lettre au ministre, le 15 septembre[12], Frontenac écrivait :

Le capitaine de la flûte qui a été prise, un nommé Vivien, nous a rapporté que les Anglais de Boston se préparaient à faire un grand armement pour venir au commencement du printemps [1693] attaquer Québec de nouveau.

Le capitaine de la flûte Le Saint-Jacob est l’allemand Christophe Eckhof et non Jacques Vivien qui va plutôt agir comme pilote. Vivien obtiendra une commission de capitaine le 6 mai 1693.


Pour citer cet article

Guy Perron©2024, « L’expédition de la flûte Le Saint-Jacob pour Québec en 1692 », Le blogue de Guy Perron, publié le 6 avril 2024.


[1] AD17 en ligne. Notaire Pierre Soullard. 3E1820, fol. 26. 11 mars 1692.

[2] Une charte-partie est un acte constituant un contrat conclu de gré à gré entre un fréteur et un affréteur, dans lequel le fréteur met à disposition de l’affréteur un navire. Le nom vient de ce que le document était établi en deux exemplaires que l’on découpait par le milieu pour en remettre deux moitiés à chaque partie. Mémoire d’un port. La Rochelle et l’Atlantique XVIe-XIXe siècle. Musée du Nouveau Monde, La Rochelle, 1985, p. 25.

[3] Déclaration contenant un état des marchandises chargées sur un navire, le nom de ceux à qui elles appartiennent, l’indication des lieux où on les porte, et le prix du fret. Tous les connaissements sont signés par le capitaine et par l’armateur.

[4] AD17. Fonds Amirauté de La Rochelle. Documents du greffe. B5688, fol. 33 (anciennement pièce 4). 11 mars 1692.

[5] AD33 en ligne. Passeports pour les Îles de l’Amérique (1670-1715). 6B75. 1691-1693. Vues 90-91v. 24 mars 1692.

[6] AD17. Fonds Amirauté de La Rochelle. Documents du greffe. B5688, fol. 145-146 (anciennement pièce 86). 28 mai 1692.

[7] AD17 en ligne, Notaire Pierre Soullard. 3E1810, fol. 52. 2 juin 1692.

[8] AD17 en ligne. Notaire Pierre Soullard. 3E1810, fol. 54. 3 juin 1692.

[9] Charles Auguste de Goyon de Matignon, comte de Gacé (1647-1729), gouverneur de l’Aunis.

[10] BAC en ligne. Fonds des Colonies. Série C11A. Correspondance générale. Canada. Bobine C-2379, fol. 72. 5 octobre 1692.

[11] BAC en ligne. Fonds des Colonies. Série C11A. Correspondance générale. Canada. Bobine C-2379, fol. 84. 8 octobre 1692.

[12] BAC en ligne. Fonds des Colonies. Série C11A. Correspondance générale. Canada. Bobine C-2378, fol. 20v. 15 septembre 1692.

Laisser un commentaire