340 – Les engagés levés par Jean Tuffet pour l’Acadie en 1638

À La Rochelle, en 1638, outre Bernard Bugaret, la levée d’engagés pour l’Acadie est l’affaire du recruteur Jean Tuffet, marchand de La Rochelle.  Il en est à sa troisième de quatre levées d’engagés (1636, 1637, 1638 et 1640). Recrutement - Le blogue de Guy Perron

Le 10 mars[1], les marchands bouchers rochelais Antoine Compiègne et Étienne Marillet s’obligent de livrer à Jean Tuffet 20 demi-barriques de lard et le sel pour le 25 mars au prix de 20lt le cent. Ils reçoivent la somme de 300lt en avance et le reste leur sera payé à l’entière livraison. Si les marchands bouchers amènent à La Rochelle plus de pourceaux qu’il n’en faut pour remplir les demi-barriques, ils ne pourront les vendre qu’à Tuffet.

ERREURS DE TRANSCRIPTION
Lors de la transcription de l’article de Gabriel Debien dans la revue RHAF, quelques erreurs se sont glissées et perpétuées dans des sites web et imprimés traitant de ce sujet.

L’enrôlement des dix travailleurs s’effectue les 10, 17, 18, 26 et 27 mars. Pour convenir de leurs conditions d’engagement, trois d’entre eux se présentent dans la maison du marchand rochelais Jean Tuffet, procureur de Pierre Desportes, écuyer, sieur de Lignières, propriétaire de l’île du Cap-Breton en Nouvelle-France, et les sept autres le font dans l’étude du notaire Pierre Teuleron, rue Chef-de-Ville.

Le premier engagé est l’arquebusier et serrurier guyennais Raymond Crubulet. Il est suivi par le charpentier de gros œuvre rochelais Élie Grimard et le tailleur d’habits suisse Jean Vanel (17 mars), puis des laboureurs aunisiens d’origine protestante Daniel et François Parpaillon, frères (18 mars). Suivent deux couples : le marchand boulanger rochelais François Verdon et Marie Griffon, son épouse (26 mars) et le scieur de bois poitevin Jacques Chanson et Jeanne Chesson, son épouse (27 mars). Le laboureur saintongeais Pierre Tuffet (27 mars) termine cette cohorte de 1638.

Notons que le couple Chanson-Chesson et Pierre Tuffet s’étaient engagés, le 18 mars auparavant, dans un même contrat qui est annulé par un nihil en marge.

Chaque engagé décline ses prénom et nom, son lieu de naissance ou de résidence et sa profession. Le notaire écrit le salaire annuel (entre 50 et 120 livres) et une avance est accordée (entre 16 et 60 livres). Deux engagés apposent leur signature.

Tous les engagés promettent d’aller servir Pierre Desportes dans l’île du Cap-Breton, tant de leur métier ou autres choses qui leur seront commandées par Jean Davanon, sieur de Saint-Germain, capitaine et gouverneur de l’île, durant trois ans. Les épouses vont servir à l’économie et la ménagerie des maisons de l’île.

L’engagement commencera le jour de l’embarquement et finira lorsque les travailleurs auront reҫu leur congé du gouverneur de l’île pour revenir en France.

Dans le contrat de l’engagé Crubulet, Tuffet promet de lui fournir l’argent nécessaire pour sa nourriture jusqu’à l’embarquement.

Dans son contrat, l’engagé Grimard demande de remettre la somme de 100lt à Anne Perrin, son épouse, déduction faite de ce qu’il recevra du gouverneur de l’île tant pour habits, chaussures qu’autres choses. De plus, à son retour, Grimard promet de rapporter tous les outils qui lui resteront de ceux mentionnés dans un mémoire resté entre les mains de Tuffet.

Pour les frères Parpaillon, le restant des salaires de François sera remis à Anne Tastevache, son épouse, et celui de Daniel à la fin de ses trois années d’engagement.

Voici le contrat d’engagement entre Jean Tuffet (l’engagiste) et François Verdon et Marie Griffon, son épouse (les engagés) en 1638.

Conventions Verdon et sa femme – Tuffet.
(graphie contemporaine)
Personnellement établis François Verdon, marchand boulanger, demeurant en cette ville de La Rochelle, et Marie Griffon, sa femme, de lui bien et suffisamment autorisée pour le contenu en ces présentes, d’une part. Et honorable homme Jean Tuffet, marchand, résidant en cette dite ville, faisant pour Pierre Desportes, écuyer, seigneur de Lignières et de l’île du Cap-Breton, habitant de la ville de Paris, d’autre part. Entre lesquelles parties ont été faites les conventions suivantes. C’est à savoir que lesdits Verdon et Griffon, conjoints, de leurs bons grés et volonté ont promis, s’obligent et seront tenus de s’embarquer du premier jour incontinent qu’ils en seront sommés et requis par ledit sieur Tuffet, audit nom, dans le navire nomme Le Soleil, du port de cent cinquante tonneaux ou environ, duquel est maître Martin Duhalde pour aller dans l’île du Cap-Breton, pays de la Nouvelle-France, servir ledit sieur Desportes tant à faire cuire le pain qu’à l’économie et ménagerie des maisons et habitations de ladite île, ensemble à toutes autres choses où ils seront trouvés capables par le capitaine et gouverneur de ladite île. Auquel, à cette fin, ils seront tenus obéir pendant le temps et espace de trois années prochaines et consécutives sans intervalle de temps qui commenceront au jour qu’ils s’embarqueront dans ledit navire pour partir et finiront lorsqu’ils auront congé dudit gouverneur pour s’en retourner lesdites trois années finies et révolues. Pour et moyennant la somme de cent livres tournois pour chacune desdites années que ledit sieur Tuffet leur promet pour leurs salaires et dont il leur a présentement avancé sur la première desdites années la somme de cinquante livres tournois, de laquelle, lesdits Verdon et sa femme se sont contentés et en ont quitté ledit sieur Tuffet. Et le restant leur sera payé à la fin desdites trois années à leur retour en cette ville déduction faite de ce qui leur aura été avancé par le capitaine et gouverneur de ladite île. En laquelle dite ville, ils ont élu leur domicile pour l’exécution des présentes en la maison du notaire royal soussigné pour y recevoir tous acte &. Tout ce que dessus a été stipulé et accepté par lesdites parties. Et à se faire et accomplir par icelles ont obligé l’une à l’autre tous leurs biens &. Renonçant &. Jugés &. Condamnés &. Fait à La Rochelle en la maison dudit sieur Tuffet, après-midi, le vingt-sixième jour de mars mille six cent trente-huit. Présents Jean Tharay et André Bigoteau, clercs, demeurant en icelle. Ladite Griffon déclare ne savoir signer de ce requis. Signatures.
Contrat d’engagement de François Verdon et de Marie Griffon, son épouse, pour l’Acadie. 26 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 22v)

Qui sont les engagés de Jean Tuffet de 1638?

Jacques Chanson et Jeanne Chesson, son épouse

Parpaillon, François

Raymond Crubulet

Pierre Tuffet

Élie Grimard

Jean Vanel

Parpaillon, Daniel

François Verdon et Marie Griffon, son épouse

Tableau des engagés levés par Jean Tuffet pour l’Acadie en 1638.
(Source : Collection Guy Perron)

Cinq engagés sont originaires d’Aunis, un de Guyenne, deux du Poitou, un de Saintonge et un de la Suisse.

Le 28 mars[2], le marchand Laurent Cadou et ses associés louent à Jean Tuffet le navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, pour faire le voyage au fort Sainte-Anne, dans l’île du Cap-Breton, y décharger les marchandises mentionnées dans le connaissement[3] que le capitaine Martin Duhalde remettra au gouverneur de l’île. Pour cette location, Cadou et ses associés recevront le quart du poisson et des huiles rapportés du Cap-Breton.

Origine des engagés levés par Jean Tuffet pour l’Acadie en 1638.
(Source : Collection Guy Perron)
Signature de Martin Duhalde. 1638

Le même jour[4], Tuffet passe un contrat de charte-partie[5] avec Martin Duhalde, maître après Dieu du navire Le Soleil (140 tx), pour livrer au fort Sainte-Anne toutes les vivres et marchandises ainsi que le pain, le vin, le sel et autres choses nécessaires à la pêche du poisson sec et graisses à Jean Davanon, sieur de Saint-Germain, capitaine et gouverneur de l’île du Cap-Breton. Après la pêche, Duhalde recevra les pelleteries pour les porter avec le poisson à La Rochelle et en faire la livraison à Tuffet. Le quart du poisson reviendra au capitaine et à son équipage. De plus, ils recevront la somme de 1 440lt (6 chaloupes à 240lt) pour leur pot de vin (gratification).

Une quittance des marchands bouchers à Tuffet, du 13 avril[6], nous apprend qu’il a été chargées 3 480 livres de lard dans le navire Le Soleil

Les dix engagés quittent La Rochelle, début avril, à bord du navire Le Soleil (140 tx) à destination du fort Saint-Anne au Cap-Breton (Acadie).

Extrait. Partie orientale du Canada ou de la Nouvelle-France… 1689. Vincenzo Maria Coronelli, cartographe.
Légende : Fort Sainte-Anne (A), Cap-Breton.
(Source : BNF, département Cartes et plans, GE DD-2987 (8579). http://www.gallica.fr)

Le 20 novembre[7], l’un des préposés aux embarquements de la Nouvelle-France, Jean Tuffet se plaint devant le juge de l’Amirauté de La Rochelle qu’il y des pelleteries de contrebande dans plusieurs maisons de la ville appartenant à des basques au grand préjudice des intéressés de la Compagnie.

Ainsi, 29 peaux d’orignaux sont saisies dans la maison d’un basque et transportées dans celle d’Isaac Auboineau, dépositaire de biens de justice. Les peaux sont pesées par les portefaix Jean Jouquet et Pierre Maironneau. Cinq jours plus tard, elles sont retirées de la maison d’Auboineau pour être déposées dans celle du marchand Louis Gaigneur le jeune.

Que sont-ils devenus ?

CHANSON, Jacques
(1603-     )
et CHESSON, Jeanne
(     –     )
Fils d’Étienne Chanson et de Jeanne Rochais, Jacques Chanson est baptisé le 18 janvier 1603 à Bois-de-Céné (Poitou). Il contracte mariage, le 20 mars 1638 devant le notaire rochelais Pierre Teuleron, avec Jeanne Chesson. Le couple s’engage à Jean Tuffet, le 27 mars suivant, pour aller travailler au fort Sainte-Anne dans l’île du Cap-Breton (Acadie) au service de Pierre Desportes, durant trois ans, à titre de scieur de bois (lui) et la ménagerie de maison (elle), à raison de 75 livres par année (avance de 42 livres 10 sols). Ne signent pas. Le couple Chanson-Chesson et Pierre Tuffet s’étaient engagés, le 18 mars auparavant, dans un même contrat qui est annulé par un nihil en marge. Ils s’embarquent à bord du navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, début avril, à destination de l’Acadie. Aucune trace de ces engagés par la suite.
Extrait. Engagement de Jacques Chanson et de Jeanne Chesson, son épouse. 26 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 23r)
Acte de baptême de Jacques Chanson. 18 janvier 1603.
(Source : AD85 en ligne. EDépôt024/1. Bois-de-Céné. Tables des baptêmes. 1601-1785, Vue 3/127
Note. Selon Gabriel Debien, le couple contracte mariage, le 20 mars devant le notaire Pierre Teuleron, peu avant leur second engagement.

CRUBULET, Raymond
(     –     )
Natif de Villefranche (Guyenne), Raymond Crubulet s’engage à Jean Tuffet, le 10 mars 1638, pour aller travailler au fort Sainte-Anne dans l’île du Cap-Breton (Acadie) au service de Pierre Desportes, durant trois ans, à titre d’arquebusier et serrurier, à raison de 120 livres par année. On promet de lui fournir l’argent nécessaire pour sa nourriture jusqu’à l’embarquement. Ne signe pas. Le 27 mars, il reconnaît avoir reçu la somme de 60 livres en déduction de ses salaires. Il s’embarque à bord du navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, début avril, à destination de l’Acadie. Aucune trace de cet engagé par la suite.
Extrait. Engagement de Raymond Crubulet. 10 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 16)

GRIMARD, Élie
(c1586-c1675)
Fils de Jean Grimard et de Perrette Merlié, de Cholet (Anjou), Élie Grimard épouse Anne Perrin, le 30 juillet 1629, dans la chapelle Sainte-Marguerite à La Rochelle. De cette union naissent six enfants. Demeurant à La Rochelle (Aunis), il s’engage à Jean Tuffet, le 17 mars 1638, pour aller travailler au fort Sainte-Anne dans l’île du Cap-Breton (Acadie) au service de Pierre Desportes, durant trois ans, à titre de charpentier de gros œuvre, à raison de 100 livres par année (avance de 50 livres). Ne signe pas. Il demande de remettre la somme de 100 livres à Anne Perrin, son épouse, déduction faite de ce qu’il recevra du gouverneur de l’île tant pour habits, chaussures qu’autres choses. De plus, à son retour, Grimard promet de rapporter tous les outils qui lui resteront de ceux mentionnés dans un mémoire resté entre les mains de Tuffet. Il s’embarque à bord du navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, début avril, à destination de l’Acadie. Son épouse donne des quittances à Tuffet pour avoir reҫu quelques sommes en déduction des salaires de son mari : 25 livres (23 décembre 1638), 25 livres (8 février 1639), 25 livres (11 octobre 1639), 50 livres (27 juin 1640) et 25 livres (17 décembre 1640). Après deux années et demie d’engagement, Grimard revient à La Rochelle où, le 5 décembre 1640, il donne quittance à Tuffet du restant de ses salaires qu’il a servi au Cap-Breton. Seize mois plus tard, le 6 avril 1642, il s’engage de nouveau, cette fois envers Antoine Cheffault de La Renardière, pour aller travailler au service de la Compagnie de la Nouvelle-France durant trois ans, à titre de charpentier de maison, à raison de 100 livres par année (avance de 50 livres). Le 28 octobre 1649, la Compagnie de la Nouvelle-France lui concède une terre de 3 x 5 arpents à Trois-Rivières où il habite depuis 1647. Il adresse une requête à Pierre Boucher pour être payé de la somme de 35 livres que lui doit Pierre Bellerive dit Dupuis qu’il a logé et nourri. Le 15 octobre 1656, il obtient de Pierre Boucher une concession de terre de 5 x 25 arpents. En mars 1659, devant la Prévôté de Trois-Rivières, il demande que Claude Sauvaget lui rende sa terre qu’il cultive depuis dix ans mais qu’il est incapable de faire valoir. Le 5 février 1662, un accord est conclu entre Élie, son épouse, et leur fils qui s’engage à aider son père à faire valoir sa terre et à prendre soin de ses parents. Le 24 mai suivant, la Compagnie de la Nouvelle-France lui concède une terre au Cap-de-la-Madeleine. En avril 1663, il vend une terre et concession de 2 x 40 arpents située sur le bord de Trois-Rivières, dans la seigneurie des Jésuites, à Denis Vérignonneau, qu’il a achetée le 10 juin 1658 de Jacques Loiseau dit Grandinière. Le 14 mai suivant, Élie et Anne se font don mutuel de leurs biens meubles et immeubles. Au recensement de 1667, il possède 25 arpents de terre en valeur à Trois-Rivières avec six bêtes à cornes. Un domestique est à son service, Jacques Loiseau dit Grandinière et Grand Michel. En mai 1667, au nom de son époux, Anne Perrin loue pour deux ans leur habitation du Cap-de-la-Madeleine à Nicolas Lecompte. En novembre 1671, il vend au meunier Jean Gibaud dit Sorel une terre qu’il possède dans la seigneurie d’Autray. On ignore la date de son décès.
Extrait. Engagement d’Élie Grimard. 17 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 19v)
Extrait. Engagement d’Élie Grimard. 6 avril 1642.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1292, fol. 44v)
Note. Les registres paroissiaux de Cholet ne commencent qu’en 1668. (AD49 en ligne)
Voir aussi. Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), La Maison des Ancêtres, tome II (Lettres D à I), 1999, p. 395-396.
Voir aussi. Fichier Origine

PARPAILLON (PAPILLON), Daniel
(1612-     )
Fils de Jean Parpaillon et de Catherine Massé, Daniel Parpaillon est baptisé le 13 août 1612 dans la salle Saint-Yon à La Rochelle (Aunis). Demeurant à Rompsay (Aunis), il s’engage à Jean Tuffet, le 18 mars 1638, pour aller travailler avec son frère François au fort Sainte-Anne dans l’île du Cap-Breton (Acadie) au service de Pierre Desportes, durant trois ans, à titre de laboureur à bras, à raison de 50 livres par année (avance de 28 livres). Ne signe pas. Il s’embarque à bord du navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, début avril, à destination de l’Acadie. Aucune trace de cet engagé par la suite.
Extrait. Engagement de Daniel et François Parpaillon, frères. 18 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 20r)
Acte de baptême de Daniel Parpaillon. 13 août 1612.
(Source : AD17 en ligne. I 161 (I25). La Rochelle. Baptêmes. Temple Saint-Yon. 1611-1614. Vue 81-147)

PARPAILLON (PAPILLON), François
(1610-     )
Fils de Jean Parpaillon et de Catherine Massé, François Parpaillon est baptisé le 22 juillet 1610 dans la salle Saint-Yon à La Rochelle (Aunis). Un an après le Grand Siège, il épouse, le 18 novembre 1629 dans la chapelle Sainte-Marguerite à La Rochelle (Aunis), Michelle Tastevache, native d’Angoulins, fille de feu André Tastevache et de Marguerite Fardet. Demeurant à Rompsay (Aunis), il s’engage à Jean Tuffet, le 18 mars 1638, pour aller travailler avec son frère Daniel au fort Sainte-Anne dans l’île du Cap-Breton (Acadie) au service de Pierre Desportes, durant trois ans, à titre de laboureur à bras, à raison de 50 livres par année (avance de 30 livres). Ne signe pas. Il demande que le restant de ses salaires soit remis à Michelle Tastevache, son épouse. Il s’embarque à bord du navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, début avril, à destination de l’Acadie. Aucune trace de cet engagé par la suite. Confirmé à Québec en 1659, son fils Étienne (c1636-1710) épouse, le 11 juin 1691 à Neuville, Geneviève Garnier, fille de François Garnier et de Jacqueline Frelon. De cette union naissent cinq enfants. 
Extrait. Engagement de Daniel et François Parpaillon, frères. 18 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 20r)
Acte de baptême de François Parpaillon. 22 juillet 1610.
(Source : AD17 en ligne. I 157 (I21). La Rochelle. Baptêmes. Temple Saint-Yon. 1606-1610. Vue 157-199)
Voir aussi. Fichier Origine

TUFFET, Pierre
(     –     )
Natif de Burie (Saintonge), Pierre Tuffet s’engage à Jean Tuffet, le 27 mars 1638, pour aller travailler au fort Sainte-Anne dans l’île du Cap-Breton (Acadie) au service de Pierre Desportes, durant trois ans, à titre de laboureur, à raison de 75 livres par année (avance de 32 livres). Ne signe pas. Tuffet et le couple Chanson-Chesson s’étaient engagés, le 18 mars auparavant, dans un même contrat qui est annulé par un nihil en marge. Il s’embarque à bord du navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, début avril, à destination de l’Acadie. Aucune trace de cet engagé par la suite.
Extrait. Engagement de Pierre Tuffet. 27 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 20v)
Note. Les registres paroissiaux de Burie ne commencent qu’en 1637. (AD17 en ligne)

VANEL, Jean
(     –     )
Natif de Lucerne (Suisse), sous le nom de « Jean Vanel », Hans Vanner s’engage à Jean Tuffet, le 17 mars 1638, pour aller travailler au fort Sainte-Anne dans l’Île du Cap-Breton (Acadie) au service de Pierre Desportes durant trois ans, à titre de tailleur d’habits, à raison de 50 livres par année (avance de 16 livres). Il signe. Il s’embarque à bord du navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, début avril, à destination de l’Acadie. Hans Vanner retourne en Acadie sous le nom de « Jean Vandre dit Latouche ». Il s’engage à Guillaume Desjardins, le 7 avril 1643, pour aller travailler à l’habitation de la rivière Saint-Jean au service de Charles de Saint-Étienne de La Tour durant trois ans, à raison de 100 livres par année (avance de 23 livres). Il signe. Il quitte la rade de Chef-de-Baie près de La Rochelle, le 15 avril, à bord du navire Le Saint-Clément (120 tx), commandé par le capitaine Étienne de Murron, à destination de l’Acadie et arrive devant la rivière Saint-Jean le 25 mai suivant. Hans Vanner est le mercenaire suisse de service au fort Saint-Jean qui, en avril 1645, laisse les hommes d’Aulnay ramper jusqu’aux murs des fortifications pendant que ceux de La Tour se reposent ou assistent aux cérémonies pascales. Pour ce service rendu à d’Aulnay, il est épargne de la pendaison. Le 15 mai suivant, il atteste les événements survenus. Aucune trace cet engagé par la suite.
Extrait. Engagement de Jean Vanel. 17 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 19v, 20r)

VERDON, François
(     –     )
et GRIFFON, Marie
(     –     )
Demeurant à La Rochelle (Aunis), le couple François Verdon et Marie Griffon s’engagent à Jean Tuffet, le 26 mars 1638, pour aller travailler au fort Sainte-Anne dans l’île du Cap-Breton (Acadie) au service de Pierre Desportes, durant trois ans, à titre de marchand boulanger (lui) et l’économie et la ménagerie de maison (elle), à raison de 100 livres par année (avance de 50 livres). Il signe. Ils s’embarquent à bord du navire Le Soleil (140 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, début avril, à destination de l’Acadie. Le 6 avril 1642, il s’engage de nouveau, cette fois envers Antoine Cheffault de La Renardière, pour aller travailler au service de la Compagnie de la Nouvelle-France durant trois ans, à titre de maître boulanger, à raison de 90 livres par année (avance de 45 livres). Le salaire de ses deux dernières années sera payé à Suzanne Coutret, son épouse. Il s’embarque probablement à bord du navire L’Espérance (90 tx), de Saint-Gilles-sur-Vie, et quitte La Rochelle, fin avril, à destination de l’Acadie et de Tadoussac. Aucune trace de cet engagé par la suite.
Extrait. Engagement de François Verdon et de Marie Griffon, son épouse. 26 mars 1638.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 22v)
Extrait. Engagement de François Verdon. 6 avril 1642.
(Source : AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1292, fol. 45v)

Pour citer cet article

Guy Perron©2022, « Les engagés levés par Jean Tuffet pour l’Acadie en 1638 », Le blogue de Guy Perron, publié le 8 décembre 2022.


[1] AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 15v, 16v. 10 mars 1638.

[2] AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 23v, 24r. 28 mars 1638.

[3] Déclaration contenant un état des marchandises chargées sur un navire, le nom de ceux à qui elles appartiennent, l’indication des lieux où on les porte, et le prix du fret. Tous les connaissements sont signés par le capitaine et par l’armateur.

[4] AD17. Notaire Pierre Teuleron. 3E1288, fol. 24. 28 mars 1638.

[5] Une charte-partie est un acte constituant un contrat conclu de gré à gré entre un fréteur et un affréteur, dans lequel le fréteur met à disposition de l’affréteur un navire. Le nom vient de ce que le document était établi en deux exemplaires que l’on découpait par le milieu pour en remettre deux moitiés à chaque partie. Mémoire d’un port. La Rochelle et l’Atlantique XVIe-XIXe siècle. Musée du Nouveau Monde, La Rochelle, 1985, p. 25.

[6] Voir note 1.

[7] AD17. Fonds Amirauté de La Rochelle. B5655, fol. 176-177 (anciennement pièce 95). 20 novembre 1638.

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