105 – Les engagés levés par Arnaud Peré pour le Canada en 1656

À partir de 1655, à la place de la Compagnie de la Nouvelle-France, les enrôlements sont faits par plusieurs marchands rochelais qui ont obtenu permission de la Compagnie d’équiper un navire à leur compte pour Québec. Ils sont : Jacques Pepin, Arnaud Peré, Antoine Grignon, Pierre Gaigneur, Jacques Massé et François Peron. Ils y mènent vivres et marchandises, passagers et engagés[1].Recrutement - Le blogue de Guy Perron

Outre François Peron, Pierre Miville et Jacques Pepin, le marchand rochelais Arnaud Peré recrute aussi des engagés pour aller travailler à Québec en 1656.

Dès le 16 février, il procède à l’enrôlement des engagés qui s’effectue sur trois vagues de signatures et ce jusqu’au 14 avril, soit deux semaines avant l’embarquement.

Vagues de signatures des engagés d’Arnaud Peré de 1656. (Source : Collection Guy Perron)
Vagues de signatures des engagés d’Arnaud Peré de 1656.
(Source : Collection Guy Perron)

Première vague, 16 et 17 février (2 engagés) : Pierre Febvre et Denis Roger.

Seconde vague, 26 et 30 mars (2 engagés) : Louis Martin et Bertrand Perineau.

Troisième vague, 3, 7, 10 et 14 (7 engagés) : Jean Tripier, les frères Pierre et Thomas Cosson, Bernard Benoit, Jean Gladu, François Bibault et Nicolas Picard.

Au fil du recrutement, ce sont onze hommes qui défilent dans l’étude du notaire rochelais Jacques Savin.

L’enregistrement continu des « servitudes » (ou engagements), dans le registre du notaire, nous laisse deviner quels engagés se sont présentés ensemble.

Le premier engagé à s’enrôler est un laboureur poitevin : Pierre Febvre. Il sera au service de Charles Cadieux dit Courville. Tous les autres engagés seront au service d’Arnaud Peré ! Originaires de La Rochelle, Louis Martin et Bertrand Perineau s’enrôlent les 26 et 30 mars. Le 3 avril, trois laboureurs de la paroisse de Saint-Maurice, près de La Rochelle, se présentent ensemble : Bernard Benoit et les frères Pierre et Thomas Cosson. Trois autres laboureurs suivront dans les semaines suivantes : Jean Gladu, François Bibault et Nicolas Picard. Deux autres arrivent d’autres régions : Denis Roger (Orléanais) et Jean Tripier (Poitou).

Pour l’engagé Febvre, son employeur (Charles Cadieux dit Courville) lui donne « en propre » une épée et son baudrier et ce, sans déduction sur son salaire. Dans le cas du tissier Perineau, il est mentionné qu’il travaillera « à abattre du bois ou autres besognes » !

Voici le contrat-type d’engagement entre les engagistes (Arnaud Peré) et l’engagé (homme de travail) en 1656.

Contrat-type d’engagement entre l’engagiste (Arnaud Peré) et l’engagé (homme de travail) en 1656.

(graphie contemporaine)

Par-devant &. Ont été personnellement établis Arnaud Peré, marchand, demeurant en cette ville, et [prénom, nom], [métier], demeurant [localisation], d’une et d’autre part. Entre lesquels, de leurs bons grés et volontés, a été fait et passé l’acte subséquent. C’est à savoir que comme ledit Peré est en volonté de s’embarquer et faire le voyage de Canada, pays de la Nouvelle-France, en peu Dieu aidant. Ledit [nom] a promis, promet et s’oblige de s’embarquer avec lui lorsque ledit Peré lui en requerra et, étant arrivé audit lieu, demeurer en sa maison, dépense et service le temps et espace de trois années prochaines et consécutives qui commenceront seulement lorsqu’ils seront arrivés audit pays et non plus tôt, pour finir incontinent icelles expirées. Pendant lesquelles, ledit [nom] sera tenu de travailler pour et au profit dudit Peré de tel métier et industrie qu’il lui indiquera et qui sera de sa connaissance le mieux de son pouvoir; lui porter honneur et respect comme les serviteurs sont tenus de faire aux maîtres et sans aucune chose; lui latiter[2] ni receler; ainsi conserver et soigner son bien comme le sien propre. Et ce, tant moyennant et à raison de [nombre] livres tournois pour chacune des dites trois années que ledit Peré sera tenu lui bailler et payer ainsi et à mesure qu’elles ècheront pour tout délai. Que outre, à la charge et condition qu’icelui Peré sera tenu nourrir, loger et héberger ledit [nom] selon sa qualité tant pendant lesdites trois années que durant ledit voyage; payer le passage pour icelui. Comme aussi, le cas advenant, qu’incontinent lesdites trois années de service expirées, ledit [nom] voulu retourner en France, ledit Peré sera aussi tenu de payer son passage pour ledit retour sans pourtant le nourrir, mais où il resterait quelque temps après icelles expirées audit pays, auquel cas il ne sera tenu de payer ledit retour. Et où ledit [nom] aurait besoin, avant de s’embarquer, d’argent pour s’acheter des vêtements, ledit Peré sera tenu de l’avancer, laquelle avance lui sera déduite sur la première année de son dit service. Et à l’effet et entretien de ce que dessus, sans y contrevenir, à peine de tous dépens, dommages et intérêts. Lesdites parties se sont obligées l’une à l’autre tous et chacun leurs biens présents et à venir. Et outre ledit [nom], sa personne, à tenir prison &. Renonçant &. Jugé &. Condamné &. Fait à La Rochelle en l’étude de moi dit notaire, [avant ou après]-midi, le [jour, mois] mille six cent cinquante-six. Présents Jean Lezeau et Louis Bellion, clercs, demeurant en ladite Rochelle. Et a ledit [nom] déclaré ne savoir écrire ni signer de ce enquis. Signatures.
Contrat d’engagement de Bertrand Perineau pour Québec. 30 mars 1656. (Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre 3 E 2058, fol. 57r)
Contrat d’engagement de Bertrand Perineau pour Québec. 30 mars 1656.
(Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre 3 E 2058, fol. 57r)

Chacun des onze engagés promet de s’embarquer avec leur engagiste lorsqu’il en sera requis. Arrivé en Nouvelle-France, il demeurera dans la maison (nourriture et logement) et sera à la dépense et au service de Peré.

Il est tenu de travailler pour et au profit de Peré selon le métier qu’il lui indiquera en plus de lui porter honneur et respect « comme les serviteurs sont tenus de faire aux maîtres ».

Le contrat stipule aussi que l’engagé sera nourri pendant la traversée et la durée de son engagement (trois ans). Cependant, s’il désire retourner en France après ces trois années, l’engagiste est tenu de payer son passage pour le retour sans pour autant le nourrir. De plus, si l’engagé reste un peu plus longtemps après son engagement, Peré ne sera pas tenu de payer le passage du retour.

Les salaires varient entre 50 et 100 livres. Dix engagés sur les onze déclinent leur métier alors que tous restent muets sur leur âge. L’engagiste Peré promet une avance en argent à tous les engagés pour acheter des vêtements avant leur embarquement. Cependant, cette avance leur sera déduite sur le salaire de leur première année de service.

Ces engagés sont :

Bernard Benoit Louis Martin
François Bibault Bertrand Perineau
Pierre Cosson Nicolas Picard
Thomas Cosson Denis Roger
Pierre Febvre Jean Tripier
Jean Gladu
Tableau des engagés levés par Arnaud Peré en 1656. (Source : Collection Guy Perron)
Tableau des engagés levés par Arnaud Peré en 1656.
(Source : Collection Guy Perron)

Six engagés sont originaires de l’Aunis, 3 du Poitou, 1 de l’Orléanais et 1 de la Saintonge.

Origine des engagés levés par Arnaud Peré en 1656. (Source : Collection Guy Perron)
Origine des engagés levés par Arnaud Peré en 1656.
(Source : Collection Guy Perron)

C’est ainsi que l’engagiste (Arnaud Peré) et les onze engagés s’embarquent à bord du navire Le Taureau (150 tx), du capitaine Élie Tadourneau, affrété par François Peron. Ils quittent La Rochelle, le 30 avril, à destination de Québec où ils arrivent le 15 juin suivant.

Que sont-ils devenus ?

Sept engagés (63,6 %) retournent en France dès leur engagement terminé ou peu après : Benoit, les frères Cosson, Febvre, Perineau, Picard et Roger.

Deux engagés (18,2 %) meurent pendant leur engagement ou peu après : Martin (1660) et Tripier (1666).

Deux engagés (18,2 %) restent en Nouvelle-France et ont une descendance : Bibault et Gladu.

BENOIT, Bernard

(?-?)

Originaire de Saint-Maurice, près de La Rochelle (Aunis), Bernard Benoit s’engage, le 3 avril 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de laboureur à raison de 75 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. Semblent repartir pour de bon en France, en 1659, après ses trois années d’engagement.
 Engagement de Bernard Benoit 1656
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 59r, 59v (3 avril 1656).

BIBAULT (BIBEAU), François

(c.1632-1708)

Fils de Jacques Bibault et de Jeanne Savineau, François Bibault est originaire de Lafond, près de La Rochelle (Aunis). Il s’engage, le 10 avril 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de laboureur à raison de 75 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. En 1661, il est au Cap-de-la-Madeleine. L’année suivante, alors qu’il s’apprête à aller vivre à Québec, il donne une procuration à Jean Gladu (voir plus bas) pour recevoir les sommes qui lui sont dues. Il revient dans la région de Trois-Rivières où il se trouve en 1665. En 1666, son mariage est annulé avec Jeanne de Mérinne (fille du Roy de 1665). En 1667, il est domestique chez Élie Bourbeau à Trois-Rivières. Le 17 août 1671, à Québec, il épouse Jeanne Chalifou. De leur union naît un enfant. Au recensement de 1681, on le retrouve dans la seigneurie de Lanctôt à Bécancour. Le 17 novembre 1682, à Trois-Rivières, il épouse en secondes noces Louise Énard. De leur union naissent neuf enfants. Il décède à Saint-François-du-Lac où il est inhumé le 24 septembre 1708.
 Engagement de FRançois Bibeau 1656
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 60v, 61r (10 avril 1656).
Note : Le 8 septembre 1630, dans la chapelle Sainte-Marguerite de La Rochelle (Aunis), est baptisé Jacques Bibault, frère aîné de François. (Source : AD17 en ligne)
Voir aussi : Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), La Maison des Ancêtres, tome I (Lettres A à C), 1998, p. 185-186.

COSSON, Pierre

(?-?)

Originaire de Saint-Maurice, près de La Rochelle (Aunis), Pierre Cosson s’engage, le 3 avril 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de laboureur à raison de 75 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. Semblent repartir pour de bon en France, en 1659, après ses trois années d’engagement.
 Engagement de Pierre Cosson 1656
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 58v, 59r (3 avril 1656).
Note : Des recherches dans les registres paroissiaux de La Rochelle ont confirmé la présence de familles Cosson à Saint-Maurice et de plusieurs baptêmes Cosson (chapelle Sainte-Marguerite), mais aucun baptême au nom de Pierre entre 1620 et 1639. (Source : AD17 en ligne)

COSSON, Thomas

(?-?)

Frère du précédent, Thomas Cosson s’engage, le 3 avril 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de laboureur à raison de 75 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. Semblent repartir pour de bon en France, en 1659, après ses trois années d’engagement.
 Engagement de Pierre et Thomas Cosson 1656
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 58v, 59r (3 avril 1656).
Note : Des recherches dans les registres paroissiaux de La Rochelle ont confirmé la présence de familles Cosson à Saint-Maurice et de plusieurs baptêmes Cosson (chapelle Sainte-Marguerite), mais aucun baptême au nom de Thomas entre 1620 et 1639. (Source : AD17 en ligne)

FEBVRE, Pierre

(?-?)

Originaire de Beaulieu-sous-la Roche, près de La Roche-sur-Yon (Poitou), Pierre Febvre s’engage, le 16 février 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de laboureur à raison de 60 livres par an pour le compte de Charles Cadieux dit Courville. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Cadieux lui donne une épée et un baudrier. Il signe. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. Semblent repartir pour de bon en France, en 1659, après ses trois années d’engagement.
Signature de Pierre Febvre 1656

Engagement de Pierre Febvre

Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 23r, 23v (16 février 1656).
Note : Les registres paroissiaux de Beaulieu-sous-la Roche ne commencent qu’en 1705. (Source : AD85 en ligne)

GLADU, Jean

(c.1637-c.1684)

Fils de François Gladu et de Claude Baudry, Jean Gladu est originaire de Cognac (Saintonge). Il s’engage, le 7 avril 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de laboureur à raison de 75 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. Il obtient une concession de terre en ou avant 1661. Le 28 octobre 1665, il signe un contrat de mariage avec Marie Langlois (fille du Roy de 1665) au Cap-de-la-Madeleine devant le notaire Jacques de Latouche. De leur union naissent sept enfants. En 1667, on le retrouve au Petit Cap de la Madeleine. Il y est encore au recensement de 1681. Il décède avant le 14 février 1684.
 Engagement de Jean Gladu 1656
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 59v (7 avril 1656).
Note : Des recherches dans les registres de la paroisse Saint-Léger à Cognac ont confirmé la présence de familles Gladu et de plusieurs baptêmes Gladu. Un Jean Gladu est baptisé le 18 septembre 1635, fils de François Gladu et de… Liette Grégoire. (Source : AD16 en ligne)
Voir aussi : Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700), La Maison des Ancêtres, tome II (Lettres D à I), 1999, p. 361-362.

MARTIN, Louis

(c.1639-1660)

Originaire de La Rochelle (Aunis), Louis Martin s’engage, le 26 mars 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de laboureur à raison de 50 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. À 21 ans, vacher, il est le cadet des compagnons de Dollard des Ormeaux tués par les Iroquois au Long-Sault en 1660.
 Engagement de Louis Martin
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 53v (26 mars 1656).

PERINEAU, Bertrand

(?-?)

Originaire de La Rochelle (Aunis), Bertrand Perineau s’engage, le 30 mars 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de tissier à raison de 75 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. Semblent repartir pour de bon en France, en 1659, après ses trois années d’engagement.
 1656_engagement_perineau_bertrand
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 57r (30 mars 1656).
Note : Des recherches dans les registres paroissiaux de La Rochelle ont confirmé la présence de familles Perineau et des baptêmes de Marie (1630) et Marc (1639) Perineau, enfants de Bertrand Perineau et de Catherine Bertrand. Sœur et frère de Bertrand Perineau l’engagé ? (Source : AD17 en ligne)

PICARD, Nicolas

(c.1641-?)

Originaire de Sérigny, près de Châtellerault (Poitou), Nicolas Picard s’engage, le 14 avril 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de laboureur à raison de 75 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. En 1662, à Québec, il est témoin à un acte d’obligation. En 1667, à 26 ans, il est au service de Jean Hammonet à Québec. En 1670, il est présent à un mariage à Québec. Semblent repartir pour de bon en France après 1670.
 1656_engagement_picard_nicolas
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 63v (14 avril 1656).
Note : Les registres paroissiaux de Sérigny ne commencent qu’en 1653. (Source : AD86 en ligne)

ROGER, Denis

(?-?)

Originaire de Vendôme (Orléanais), Denis Roger s’engage, le 17 février 1656, pour aller travailler durant trois ans à titre de charpentier de gros œuvre à raison de 90 livres la première année et 100 livres pour les deux autres pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Ne signe pas. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. Semblent repartir pour de bon en France, en 1659, après ses trois années d’engagement.
 Engagement de Denis Roger 1656
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 24v (17 février 1656).
Note : Les registres paroissiaux de Vendôme ne commencent qu’en 1668. (Source : AD41 en ligne)

TRIPIER, Jean

(c.1632-1666)

Originaire de Cezais, près de Vouvant (Poitou), Jean Tripier s’engage, le 3 avril 1656, pour aller travailler durant trois ans à raison de 75 livres par an pour le compte d’Arnaud Peré. Il reçoit une avance en argent pour s’acheter des vêtements qui lui sera déduite sur la première année de son service. Il signe. Il quitte la rade de Saint-Martin-de-Ré le 30 avril à bord du Taureau à destination de Québec où il arrive le 15 juin. En 1661, il est témoin à un acte d’obligation. En janvier 1663, il est enseigne de la garnison à Trois-Rivières. En 1666, âgé de 34 ans, il fait partie des habitants et volontaires non mariés à Trois-Rivières. Il décède le 1er décembre 1666 et est enterré dans le cimetière de Trois-Rivières.
 Signature de Jean TripierEngagement de Jean Tripier 1656
Source : AD17. Notaire Jacques Savin. Registre. 3E2058, fol. 58r (3 avril 1656).
Note : Des recherches dans les registres de la paroisse Saint-Hilaire de Cezais, entre 1629 et 1639, ont été vaines. (Source : AD85 en ligne)

Au final, deux engagés (18,2 %) ont une descendance en Nouvelle-France : François Bibault et Jean Gladu.

Malgré toute l’attention portée à la compilation des donnés, elle n’est pas exempte d’erreur ou d’oubli possible. Le lecteur voudra bien ne pas m’en tenir rigueur.

 


[1] Gabriel Debien, « Engagés pour le Canada au XVIIe siècle vus de La Rochelle », RHAF, vol. VI, no 2 (septembre 1952), p. 190.
[2] Latiter : se cacher de ses créanciers.

3 réflexions sur “105 – Les engagés levés par Arnaud Peré pour le Canada en 1656

  1. Bonjour, je lis régulièrement votre blog et je me pose une question qui aura l’air bêbête pour un spécialiste du pionnier au Canada, mais néanmoins nécessaire : dans une période très très grossièrement située entre 1650 et 1750, est-ce que tous les jeunes hommes qui partaient pour le Canada étaient obligatoirement des engagés ? En effet, je n’arrive pas à retrouver dans quelles circonstances sont partis 1) François Gloria (vivant à Bouhet mais n’y étant pas né), dont le contrat de mariage avec Marie Besnard a été passé à Montréal le 16 octobre 1695 devant me Claude Maugue; 2) Jean Berthomé (bap.le 10 février 1732 à Saint-Jean d’Angély) qui se serait marié à Montréal le 16 février 1757 avec Elysabeth Balan.

    1. Bonjour, « Est-ce que les jeunes hommes qui partaient pour le Canada étaient obligatoirement des engagés? ». Non !

      M. Gabriel Debien écrivait « Les engagés forment l’essentiel de l’émigration; et l’on sait que l’on appelle ainsi tous ceux qui n’ayant pas le moyen de payer leur traversée « s’engagent » à demeurer plusieurs années aux colonies au service d’un colon, d’un marchand qui avancent
      les frais de leur voyage (…) C’est que les passagers libres allaient rarement devant un notaire pour régler leurs arrangements avec le capitaine ou l’armateur (…) Ce contrat ou « servitude » ou « engagement » réglait les conditions de leur voyage, de leur travail et entretien, de leur retour aussi souvent. »
      Ce que je comprends, c’est que tout « travailleur » avait intérêt à passer un contrat d’engagement pour convenir de leurs conditions (avant, pendant, après). Les passagers libres (marchands, commis, etc.) n’étaient pas tenus à un tel contrat. Toutes dépenses étaient à leurs frais et non aux frais de l’employeur, voire l’engagiste !
      Pour connaître les circonstances des départs de François Gloria et Jean Berthomé, il faudrait relever les actes notariés tant rochelais que montréalais pour « visualiser » leur vie à cette époque !
      Voilà !

      1. A. Bisson

        J´apprécie beaucoup ces commentaires, meme s´ils ne concernent pas immédiatement mes ancetres. On apprend aussi de ce que les autres ont á nous dire! Merci. A. Bisson

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